Le partage des responsabilités est-il grossophobe?
Même dans le domaine de la nutrition, les avis divergent sur l'alimentation, et le partage des responsabilités est un sujet qui retient l'attention.
Les bases du partage des responsabilités
Créé par Ellyn Satter, le partage des responsabilités est un cadre qui vise à promouvoir un environnement structuré mais souple à l'heure des repas. L'objectif est de permettre aux enfants de développer une relation saine avec la nourriture et d'apprendre à réguler leurs propres signaux de faim et de satiété. Le concept met l'accent sur une répartition claire des rôles entre les parents ou les personnes qui s'occupent des enfants et les enfants en ce qui concerne l'alimentation. Les parents sont responsables du quoi, du quand et du où des repas, tandis que les enfants sont responsables de déterminer la quantité qu'ils mangent et s'ils mangent tout court. Le partage des responsabilités vise à réduire les conflits à l'heure des repas et à aider les enfants à faire des choix alimentaires équilibrés, ce qui leur permet de devenir compétents en matière d'alimentation.
Les critiques du partage des responsabilités
Les principales critiques portent sur le fait qu'il s'agit d'une approche fondée sur un point de vue grossophobe, le capacitisme, une alimentation non intuitive et un manque d’information sur les traumatismes.
1) Un point de vue grossophobe
Plusieurs considèrent que le partage des responsabilités est grossophobe, car il peut involontairement stigmatiser ou pathologiser les enfants qui vivent dans un corps plus gros. La discussion de Satter sur le poids d'un enfant comme « aidant sans nuire » conduit plusieurs personnes à penser que le point de vue « nuisible » est probablement axé sur les personnes ui vivent dans un corps plus gros et la question d’une seule portion de dessert n'aide pas à dissiper la confusion.
2) Le capacitisme
D’autres affirment que le partage des responsabilités part du principe que tous les enfants sont capables d'autoréguler leur alimentation, sans tenir compte des différences cognitives ou physiques potentielles. Les personnes atteintes d'autisme ou d'ARFID peuvent ne pas avoir cette capacité. Si un enfant ne mange qu'un ou deux aliments, il ne peut pas suivre la règle du « repas familial unique » comme le prévoit et l'impose le partage des responsabilités.
3) Une alimentation non intuitive
L'alimentation intuitive encourage les individus à écouter leurs signaux de faim et de satiété. Le partage des responsabilités promeut une politique de cuisine soit ouverte ou fermée qui, de l'avis de beaucoup, contredit la capacité d'un individu à être à l'écoute de son corps. Par conséquent, cela peut empêcher l’enfant de manger lorsqu'il ou elle a faim.
3) Un manque d'information sur les traumatismes
Le partage des responsabilités n'aborde pas la question de l'impact des expériences traumatiques passées sur la relation d'une personne avec la nourriture. Cela signifie que les propres troubles émotionnels ou traumatismes d'un parent ou d'une personne s'occupant d'un enfant peuvent refaire surface à table. Cela peut avoir un impact indirect ou direct sur l'enfant qui apprend à développer sa propre relation avec la nourriture.
Les médias sociaux et le partage des responsabilités
Dans l'ensemble, il est également important de discuter de la façon dont les médias sociaux ont changé la façon dont le partage des responsabilités a été perçu au fil des ans. Virginia Sole-Smith insiste clairement sur ce point en évoquant les influenceur.se.s, dont des nutritionnistes, qui véhiculent l'idée que « si ça ne marche pas, c'est que vous ne faites pas bien les choses ».(1) Cela donne l'impression qu'il s'agit d'un régime strict qu'il faut suivre « à la lettre », alors qu'il a été créé pour être un anti-régime. Que se passe-t-il donc ?
Résoudre le problème du partage des responsabilités
En décomposant le partage des responsabilités, nous savons que nous devons nous concentrer sur le quoi, le quand, le où, le si et le combien. Il est désormais évident que ces éléments peuvent poser certains problèmes, sur la base des critiques que nous avons examinées. Cependant, comme dans tout débat, il y a toujours différentes façons de voir les choses. Pourquoi ne pas trouver un compromis ?
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1. Virginia Sole-Smith. Oct 19, 2021.“What Instagram gets wrong about Feeding Your Kids” https://virginiasolesmith.substack.com/i/42608458/did-instagram-ruin-the-division-of-responsibility